18 Feb

Zootopie: Un Disney au poil

Publié par Damien Miagoux - Catégories : #sorties cine, #coup de coeur

Depuis Raiponce (2010), qui dynamitait le film de princesses, les studios Disney étaient revenus dans la lumière, faisant presque de l'ombre au petit frère intouchable, Pixar. Avec Zootopie, la firme aux grandes oreilles crée un monde vaste et splendide ou les animaux vivent en paix. Une idée originale pour une enquête policière qui a du chien.

Première de son espèce à devenir policière, la lapine Judy Hopps a bien du mal à se faire une place dans le commissariat de Zootopie. Bien décidée à faire ses preuves, Judy s’attaque à une épineuse affaire, même si cela l’oblige à faire équipe avec Nick Wilde, un renard à la langue bien pendue et véritable virtuose de l’arnaque …

Et si prédateurs et proies vivaient en paix dans une mégalopole. Voilà le point de départ de Zootopie, qui permet à tous les animaux de faire leur show. Dans cette ville utopiste où les humains n'existent pas, tout est fait pour que tout le monde y trouve sa place : les portes de trains sont adaptées pour grands et petits, les hamsters préfèrent utiliser des tubes plutôt que des escalators, et les snacks arrivent aussi bien à hauteur de souris que de girafe. Les réalisateurs Byron Howard et Rich Moore font de cette cité cosmopolite un espace riche et vaste, visuellement magnifique. Entre le quartier de Toundraville, composé de neige et de glace, au quartier de la Forêt Humide avec ses centaine d'arbres géants, en passant par Sourisville, endroit réservé aux plus petits mammifères, Zootopie multiplie les décors avec une imagination débordante. Une réussite qui ferait presque oublier le travail fantastique de Pete Docter sur Vice Versa, qui avait intégralement imaginé ce qui se passait dans nos cerveaux féconds.

Flash, moins rapide que le vent qui souffle en tempête

Depuis l'arrivée de John Lasseter dans la direction artistique des films d'animation de Disney, les héros montrent une certaine prédisposition à sortir de leur condition. Bien que princesse, Raiponce manie la poêle pour se défendre ou encore le vilain Ralph des Mondes de Ralph en a marre de jouer les méchants. On y retrouve cette même rengaine dans Zootopie avec ses deux protagonistes. Judy ne cesse de se battre pour montrer qu'elle n'est pas qu' "un mignon lapin", quant à Nick, le renard sacripant, il rêve seulement que son espèce cesse d'être stigmatisée. Car le film n'oublie évidemment pas de laisser un message au spectateur. Le scénario loue le fantastique apport du "vivre ensemble" tout en pointant du doigt les méfaits que peut engendrer la peur, arme redoutable pour gouverner.

Zootopie n'oublie évidemment pas d'apporter un brin d'humour au cours de cette enquête classique mais loufoque. Le film surfe sur le buddy movie, reprenant efficacement les ressorts comiques du genre : 2 héros totalement différents mais qui devront faire équipe pour résoudre l'enquête. Surtout, ils sont entourés d'une galerie de personnages, tous plus désopilants les uns que les autres. D'un yak adepte du naturisme en passant pas une caricature du Parrain version musaraigne, les animaux n'ont jamais été autant humains, singeant à la perfection nos petites manies. Mention spéciale à Flash le paresseux, employé à la préfecture qui nous offre la meilleure séquence et une bonne conclusion à Zootopie.

Drôle et inventif, Zootopie prouve que les studios Disney sont parvenus à se moderniser, créant des histoires originales tout en gardant les ingrédients de leur succès passés. A la fin de la séance, une seule envie nous envahit : redemander du rab (de lapin) !