08 Apr

Les Visiteurs - La Révolution : Pas diiiingueee

Publié par Damien Miagoux - Catégories : #sorties cine

Sans compter l'infâme Les Visiteurs en Amérique, Jacquouille et Godefroy n'avaient plus emprunté les couloirs du temps depuis 1998. Avec Les Visiteurs - La Révolution, "ils sont revenus les malade" mais en 1793, époque de la terreur. Profusion de blagues scatologiques, histoire qui traîne en longueur, ces nouvelles aventures déçoivent.

Bloqués en 1793, Le comte de Montmirail (Jean Reno) et son fidèle écuyer Jacquouille la fripouille (Christian Clavier) assistent aux grands bouleversements de la Révolution et à la chasse aux sorcières contre les aristocrates. Un seul moyen de changer cela : mettre le dauphin sur le trône...

"De la merdasse pour la bonne flambée" s'égosille la fripouille tout en ramassant du purin pour alimenter le feu. Les distributeurs des Visiteurs - La Révolution ne souhaitaient pas montrer le film à la presse afin que les spectateurs se fassent son avis, ce qui n'annonçait rien de très bon. Finalement, Les Visiteurs - La Révolution n'est pas la "merdasse" annoncée, par contre, on repassera pour la bonne flambée. Niveau humour, le film est assez figé, éteignant peu à peu notre relative excitation.

Avec 14 millions de spectateurs, Les Visiteurs avait basé son succès sur le décalage entre le vieux françois et le français moderne, jouant plus sur la qualité des dialogues que sur les situations comiques. Entre l'argot de dame Ginette, l'accent bourgeois de Béatrice et le vocabulaire anachronique de Jacquouille et Godefroi, chaque personnage essayait de se faire comprendre dans un joyeux bazar. Les Visiteurs - La Révolution oublie d'amener de l'humour de ce côté-là, préférant multiplier les blagues scatologiques. Car oui, nos deux héros médiévaux sentent fort et le spectateur le comprend plus que trop bien, vu les situations qui fonctionnent sur ce ressort. Sans parler des séquences reprenant les anciennes blagues des autres épisodes (La boîte à troubadour, jour/nuit...), on a tout de même la forte impression que Jean-Marie Poiré et Christian Clavier ne se sont pas trop foulés niveau écriture.

Une comédie d'un autre temps

Pas très drôle, Les Visiteurs - La Révolution souffre également d'un manque de rythme. La faute à une histoire inintéressante qui se perd en route. Que l'on trouve une idée idiote (bloqués dans le temps, nos héros prennent 10 ans chaque semaine) pour expliquer le coup de vieux de Montmirail et Jacquouille passe encore mais pourquoi ne pas développer la mission qu'ils sont sensés accomplir, à savoir : remettre le dauphin sur le trône. Ce postulat, qui aurait pu amener un peu d'originalité à une histoire qui en manque cruellement, est évacué aussi vite qu'un rot sortant de la bouche putride de la fripouille. Le spectateur assiste alors à une simple foire d'empoigne entre la famille Montmirail et leur ancêtre qui ennuie assez vite. Dommage car Les Visiteurs - La Révolution est plutôt bien soigné au niveau de la forme, tant dans les décors que dans les costumes, et la plupart des seconds rôles sont au diapason. Mention spéciale à Marie-Anne Chazel et Pascal N'Zonzi en concierges délateurs, essayant de s'attirer les faveurs de Robespierre (Nicolas Vaude).

Manque d'originalité, blagues poussives et scénario quelconque, Les Visiteurs - La Révolution n'est pas très révolutionnaire et semble coincé dans un autre temps. Le film contient tout de même quelques bonnes idées, dont le final qui se déroule dans une autre époque. De quoi être "okkayyy" pour un quatrième opus ?